Demeter Énergies – « Nous séchons le grain avec la chaleur de la méthanisation »
Le Gaec Biraud-Paillat a investi par le biais d’AGRICONSULT dans une cellule sécheuse à céréales pour exploiter une partie de la chaleur émise par le cogénérateur de l’installation de biogaz. Demeter Énergies, Gaec Baudrier-Paillat à Prin-Deyrançon, dans les Deux-Sèvres.
FONCTIONNEMENT ET PRINCIPE
Tout d’abord, le Gaec s’occupe de la logistique de transport des effluents d’élevage, de la ferme jusqu’au champ, en passant par le méthaniseur. A savoir que la composition de la ration du méthaniseur est majoritairement solide. Ainsi, il est nécessaire d’avoir un mixeur.
Le séchoir à céréales est une des voies de valorisation de la chaleur émise par l’installation de méthanisation avec cogénération. Ensuite, la cellule sécheuse exploite le même système de ventilation que le séchoir à balles.
Par la suite, une dérivation a été faite sur le séchoir à balles pour alimenter la cellule sécheuse. En sortie du moteur du méthaniseur, les gaz d’échappement passent dans un échangeur à plaques, pour chauffer un fluide caloporteur, jusqu’au séchoir. Là, un radiateur combiné à une ventilation chauffe l’air utilisé pour le séchage.
Installée par Agriconsult, la cellule sécheuse Sukup est identique aux modèles à basse température fonctionnant au gaz. De se fait, le Gaec ensile 1000 T de méteil utilisées en Cive pour la méthanisation. Ceux-ci, issues de silo, sont stockées sur une dalle.
Enfin, pour limiter les émissions d’odeurs, les effluents solides sont stockés dans un hangar de 1 200 m² couvert de panneaux solaires. Ces derniers alimentent pour un tiers en électricité les besoins pour le système d’incorporation des effluents dans le digesteur. Pour finir, après 55 jours, le digestat est traité par un séparateur de phases. La phase liquide est recyclée en partie pour humidifier le fumier de la ration du digesteur.
Pourquoi une cellule sécheuse à céréales ?
Vanessa Baudrier-Paillat, responsable d’exploitation de Demeter Énergies, explique :
« Comme notre unité de méthanisation fonctionne en cogénération, 40 % de l’énergie produite est valorisée en électricité (500 kW). Le reste, c’est de la chaleur. Une petite partie de cette chaleur sert à chauffer à 43 °C le méthaniseur (condition optimale pour le processus biologique de méthanisation). L’un des gros défis du projet a été de trouver des consommateurs pour valoriser au maximum la chaleur produite par le cogénérateur. Le séchage des cultures en était un pour la saison automnale. »
Un investissement grâce à AGRICONSULT
Ainsi, Demeter Énergies a investi dans une cellule sécheuse Sukup 180 tonnes. Juxtaposée, une seconde cellule de même capacité sert de réservoir tampon. Le séchoir est alimenté en grains par une vis de 100 T/h.L’air chaud, soufflé dans le fond de la cellule, provient du séchoir à balles de fourrage situé juste à côté.
David Paillat, l’un des associés du Gaec et actionnaire majoritaire de Demeter Énergies nous confie :
« Celui-ci valorise la chaleur au printemps. Plusieurs éleveurs viennent y finir de sécher leurs bottes de foin et en apprécient la qualité du fourrage produit. Nous avons simplement mis en place une dérivation de l’air chaud vers le séchoir à céréales. »
En effet, les cultures du Gaec représentent une minorité du volume traité par la cellule sécheuse. Demeter Énergies y accueille également des récoltes pour Vendée Sèvres Négoce (VSN, filiale de la Cavac).
« Comme on y passe des petits volumes comparativement à ceux séchés dans les silos de VSN, ce sont principalement des cultures de niche :
maïs et tournesol bio,
maïs popcorn,
semoulier,
cultures à valeur ajoutée, …
qui y sont séchées. Cela simplifie la logistique pour VSN et permet d’alimenter continuellement notre séchoir. »
Tout le contrôle du processus de séchage est géré par David : il surveille l’évolution du séchage toutes les 6-7 heures. Ainsi, il mesure l’humidité à l’aide d’un humidimètre professionnel.
« C’est un savoir-faire qu’il faut acquérir. Au début, je me suis fait surprendre par l’inertie thermique. Une fois, j’ai arrêté le séchoir à un taux d’humidité de 16 %, ce qui était mon objectif, mais le maïs a continué à descendre en humidité en refroidissant jusqu’à 12 %. Il faut donc anticiper l’arrêt. »
Outre la vérification de l’humidité, une pesée à l’entrée et à la sortie des récoltes permet un contrôle de cohérence en plus de la transaction commerciale.
Ainsi, des températures plus douces (50-60 °C) demandent un temps de séchage plus important(entre 1 et 3 jours). Et ce, comparativement à certains séchoirs à grains fonctionnant à l’aide d’un brûleur à fioul ou à gaz. De. sefait, elles se révèlent plus respectueuses des récoltes sensibles, un atout sur lequel capitalise Demeter Énergies. Il faut compter 2h30 pour vider la cellule sécheuse et remplir la cellule tampon. En conclusion, le nettoyage facile permet de passer aisément d’une récolte en bio à une conventionnelle et inversement.
Prêt pour des étés pluvieux
En effet, environ 2000 T ont été séchées au cours de l’automne 2020. Le séchage est facturé sur la même base que celui des coopératives locales, ce qui permet de rentabiliser les 220 000 € d’investissement pour les 2 séchoirs à foin et à céréales (80 000 € et 110 000 €, auxquels se rajoutent les frais de raccordement et le réseau de chaleur entre le digesteur et les séchoirs).
« Seuls, les agriculteurs partenaires, ceux qui nous alimentent en effluents d’élevage, bénéficient d’un tarif avantageux (-25 %) ». Le séchage du foin est quant à lui facturé 40 € de la tonne. Au rythme actuel, nous devrions avoir notre retour sur investissement au bout de 6 campagnes ».
La piscine, les écoles et la mairie chauffées par Demeter Énergies
Donc, opérationnelle depuis décembre 2018, la société Demeter Énergies produit du biogaz à partir d’effluents d’exploitations agricoles. 18 000 t, dont 13 000 de fumier et 5 000 de lisier, auxquels s’ajoutent 1 000 t de cultures intermédiaires et 1 000 t d’issues de céréales valorisé en cogénération.
Ainsi, le Gaec est implanté au centre des douze exploitations qui nous fournissent en effluents d’élevage. En plus des 2 séchoirs, Demeter Énergies chauffe la piscine de la commune voisine pendant les 6 mois les plus chauds, ainsi que les écoles, le collège, la mairie, la salle de fêtes et l’espace socioculturel pendant les mois les plus froids.
Source : Publié le 23 septembre 2021 – Par Ludovic Vimond, L. V., Réussir Magazine
Demeter Énergies – « Nous séchons le grain avec la chaleur de la méthanisation »
Le Gaec Biraud-Paillat a investi par le biais d’AGRICONSULT dans une cellule sécheuse à céréales pour exploiter une partie de la chaleur émise par le cogénérateur de l’installation de biogaz. Demeter Énergies, Gaec Baudrier-Paillat à Prin-Deyrançon, dans les Deux-Sèvres.
Fonctionnement et principes
Tout d’abord, le Gaec s’occupe de la logistique de transport des effluents d’élevage, de la ferme jusqu’au champ, en passant par le méthaniseur. A savoir que la composition de la ration du méthaniseur est majoritairement solide. Ainsi, il est nécessaire d’avoir un mixeur.
Le séchoir à céréales est une des voies de valorisation de la chaleur émise par l’installation de méthanisation avec cogénération. Ensuite, la cellule sécheuse exploite le même système de ventilation que le séchoir à balles.
Par la suite, une dérivation a été faite sur le séchoir à balles pour alimenter la cellule sécheuse. En sortie du moteur du méthaniseur, les gaz d’échappement passent dans un échangeur à plaques, pour chauffer un fluide caloporteur, jusqu’au séchoir. Là, un radiateur combiné à une ventilation chauffe l’air utilisé pour le séchage.
Installée par Agriconsult, la cellule sécheuse Sukup est identique aux modèles à basse température fonctionnant au gaz. De se fait, le Gaec ensile 1000 T de méteil utilisées en Cive pour la méthanisation. Ceux-ci, issues de silo, sont stockées sur une dalle.
Enfin, pour limiter les émissions d’odeurs, les effluents solides sont stockés dans un hangar de 1 200 m² couvert de panneaux solaires. Ces derniers alimentent pour un tiers en électricité les besoins pour le système d’incorporation des effluents dans le digesteur. Pour finir, après 55 jours, le digestat est traité par un séparateur de phases. La phase liquide est recyclée en partie pour humidifier le fumier de la ration du digesteur.
Pourquoi une cellule sécheuse à céréales ?
Vanessa Baudrier-Paillat, responsable d’exploitation de Demeter Énergies, explique :
« Comme notre unité de méthanisation fonctionne en cogénération, 40 % de l’énergie produite est valorisée en électricité (500 kW). Le reste, c’est de la chaleur. Une petite partie de cette chaleur sert à chauffer à 43 °C le méthaniseur (condition optimale pour le processus biologique de méthanisation). L’un des gros défis du projet a été de trouver des consommateurs pour valoriser au maximum la chaleur produite par le cogénérateur. Le séchage des cultures en était un pour la saison automnale. »
Un investissement grâce à AGRICONSULT
Ainsi, Demeter Énergies a investi dans une cellule sécheuse Sukup 180 tonnes. Juxtaposée, une seconde cellule de même capacité sert de réservoir tampon. Le séchoir est alimenté en grains par une vis de 100 T/h.L’air chaud, soufflé dans le fond de la cellule, provient du séchoir à balles de fourrage situé juste à côté.
David Paillat, l’un des associés du Gaec et actionnaire majoritaire de Demeter Énergies nous confie :
« Celui-ci valorise la chaleur au printemps. Plusieurs éleveurs viennent y finir de sécher leurs bottes de foin et en apprécient la qualité du fourrage produit. Nous avons simplement mis en place une dérivation de l’air chaud vers le séchoir à céréales. »
En effet, les cultures du Gaec représentent une minorité du volume traité par la cellule sécheuse. Demeter Énergies y accueille également des récoltes pour Vendée Sèvres Négoce (VSN, filiale de la Cavac).
« Comme on y passe des petits volumes comparativement à ceux séchés dans les silos de VSN, ce sont principalement des cultures de niche :
maïs et tournesol bio,
maïs popcorn,
semoulier,
cultures à valeur ajoutée, …
qui y sont séchées. Cela simplifie la logistique pour VSN et permet d’alimenter continuellement notre séchoir. »
Tout le contrôle du processus de séchage est géré par David : il surveille l’évolution du séchage toutes les 6-7 heures. Ainsi, il mesure l’humidité à l’aide d’un humidimètre professionnel.
« C’est un savoir-faire qu’il faut acquérir. Au début, je me suis fait surprendre par l’inertie thermique. Une fois, j’ai arrêté le séchoir à un taux d’humidité de 16 %, ce qui était mon objectif, mais le maïs a continué à descendre en humidité en refroidissant jusqu’à 12 %. Il faut donc anticiper l’arrêt. »
Outre la vérification de l’humidité, une pesée à l’entrée et à la sortie des récoltes permet un contrôle de cohérence en plus de la transaction commerciale.
Ainsi, des températures plus douces (50-60 °C) demandent un temps de séchage plus important(entre 1 et 3 jours). Et ce, comparativement à certains séchoirs à grains fonctionnant à l’aide d’un brûleur à fioul ou à gaz. De. sefait, elles se révèlent plus respectueuses des récoltes sensibles, un atout sur lequel capitalise Demeter Énergies. Il faut compter 2h30 pour vider la cellule sécheuse et remplir la cellule tampon. En conclusion, le nettoyage facile permet de passer aisément d’une récolte en bio à une conventionnelle et inversement.
Prêt pour des étés pluvieux
En effet, environ 2000 T ont été séchées au cours de l’automne 2020. Le séchage est facturé sur la même base que celui des coopératives locales, ce qui permet de rentabiliser les 220 000 € d’investissement pour les 2 séchoirs à foin et à céréales (80 000 € et 110 000 €, auxquels se rajoutent les frais de raccordement et le réseau de chaleur entre le digesteur et les séchoirs).
« Seuls, les agriculteurs partenaires, ceux qui nous alimentent en effluents d’élevage, bénéficient d’un tarif avantageux (-25 %) ». Le séchage du foin est quant à lui facturé 40 € de la tonne. Au rythme actuel, nous devrions avoir notre retour sur investissement au bout de 6 campagnes ».
La piscine, les écoles et la mairie chauffées par Demeter Énergies
Donc, ppérationnelle depuis décembre 2018, la société Demeter Énergies produit du biogaz à partir d’effluents d’exploitations agricoles. 18 000 t, dont 13 000 de fumier et 5 000 de lisier, auxquels s’ajoutent 1 000 t de cultures intermédiaires et 1 000 t d’issues de céréales valorisé en cogénération.
Ainsi, le Gaec est implanté au centre des douze exploitations qui nous fournissent en effluents d’élevage. En plus des 2 séchoirs, Demeter Énergies chauffe la piscine de la commune voisine pendant les 6 mois les plus chauds, ainsi que les écoles, le collège, la mairie, la salle de fêtes et l’espace socioculturel pendant les mois les plus froids.
Source : Publié le 23 septembre 2021 – Par Ludovic Vimond, L. V., Réussir Magazine